OCCLUSO-POSTUROLOGIE ET IMPLANTS

Origines de l'occluso-posturologie

L'Occlusodontie (étude de l'engrènement et des mouvements des dents mandibulaires par rapport aux dents maxillaires) et la Posturologie (étude de la posture verticale de l'individu humain) sont deux disciplines indissociables tant leurs intrications relèvent de la réciprocité d'action.

Héritières de l'Anthropologie et de la Morphologie quantitative, elles expliquent comment l'évolution humaine est passée de l'homo habilis à l'homo erectus, puis à l'homo sapiens. La verticalisation du trou occipital, et l'hyperspécialisation de la mandibule (mâchoire du bas) va fournir la chaîne des trois osselets de l'oreille moyenne et l'articulation temporo-mandibulaire (l'embryologie comparative nous montre l'évolution du blastème mandibulaire depuis les reptiles jusqu'à nous). Cela prouve la collaboration de ces systèmes avec le concours des canaux semi-circulaires de l'oreille interne pour adapter en permanence l'équilibre bipédique de l'être humain.

Au même titre qu'une épine sous un pied déséquilibre l'appui podal et la marche, une surépaisseur sur une dent déséquilibre la posture de la tête pa rapport au dos, aux épaules et aux hanches. Il en va de même pour l'absence d'une ou plusieurs dents. Cette carence pénalisant l'équilibre des mâchoires entre elles.

Deux types de perturbations viendront altérer l'équilibre de notre corps selon leur origine :

- perturbations dentaires : on parlera de perturbations descendantes, qui altèrent la posture générale
- perturbations corporelles : on parlera de perturbations ascendantes, qui perturbent le système manducateur (mâchoires, dents, langue, déglutition)

Quatre grands systèmes concourent
à notre équilibre postural

1/ le système mandibulo-maxillaire (ou crânien)
2/ le système oculaire (la motricité et la stéréoscopie des yeux)
3/ le système auriculaire (l'oreille, ses canaux semi-circulaires et leurs otolithes)
4/ le système podal (les pieds et leurs variantes de surfaces d'appui)

L'altération d'un seul de ces systèmes retentira immédiatement sur les autres. Des facultés d'adaptation existent, certes, mais jusqu'à un certain seuil dit "seuil de tolérance ou d'adaptabilité" qui atteint une limite différente d'un individu à l'autre selon sa constitution, son passif dans la vie (trauma, interventions chirurgicales avec cicatrices, émotions, maladies, stress professionnel) et son âge.

Des symptomes éloignés

Si le seuil de tolérance est dépassé, le premier témoin d'alerte est la douleur où qu'elle siège (de nombreuses dents sont douloureuses sans être cariées...) puis les muscles, les tendons, les articulations sont à leur tour douloureux, puis sensation d'otite chronique, articulations qui craquent y compris celles des mâchoires, enfin, le patient souffre d'une perte de tonus général avec difficulté à récupérer lors du sommeil accompagné du pire signal, le bruxisme nocturne : grincement des dents avec des forces excessives générant souvent de multiples réveils nocturnes, les mâchoires serrées accompagnés de dégradations dentaires et parodontales.

Une discipline à part entière

En restaurant une occlusion correcte grâce aux implants et aux dents prothétiques, les édentés partiels ou totaux sortiront de ce schéma douloureux général. Pour ce faire, l'occluso-posturologue analysera de nombreux paramètres :

1/ pour les mâchoires : la dimension verticale d'occlusion et de repos physiologique, l'alignement des points interincisifs, l'intercuspidie maximale, les angles masticatoires droit et gauche, la dynamique d'ouverture et de fermeture de la mandibule, les STM, la relation relative anteropostérieure de la mandibule avec le maxillaire, les moulages montés sur articulateur...
2/ le niveau relatif des épaules et la rotation de la tête à droite et à gauche
3/ le niveau des hanches
4/ l'appui des pieds
5/ le niveau des yeux (exophorie, ésophorie, etc)

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